Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

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Les intégristes innocents # éducaction positive.

« Faites entrer quelqu'un dans une affaire

en lui attribuant une part dans les bénéfices .»

 

 

 

 

 

Ils ne sont pas plus ineptes, pas plus sots; ils sont tout naturellement donnés à plus de complexités. Il ne serait pas stupide d'oser parler même d un dogmatisme scolaire à leur encontre, une attitude établie par eux, entre eux, autour de la seule certitude que de tout ce qui fait existence, il n'est que leurs certitudes incontestables qui vaillent pour raison et force de tout. Eux, ce sont nos élèves d aujourd'hui.

 

 

Ils sont, disais-je, donnés à plus de complexités. Complexités n'est pour ainsi dire pas tout à fait le mot adéquat. Bien sûr, nos éléves d aujourd'hui se sont forgés, sans respect voué aux normes du temps, une nature déléctable qui se délécte d'elle-même, anéantissant dans leur appétit frugal d'égoïstes, l'essence de ceux ou celui censé leur ouvrir la nature proprement individuelle vers un développement plein et heureux. Dogmatisme scolaire de docteurs difficiles, effectivement!

 

 

Au vrai, dogmatisme scolaire d'"intégristes innocents" quant au fait de prendre conscience de leurs intransigeances sur certains points. Ils se pavanent en des attitudes et des réflexions d'un esprit réduit, réducteur, irréductile pour lui-même, se sachant savant dans la limite de ce qu'il conçoit (cet esprit) comme vérité assurément crue, élevée en évidence absolue, celle-ci enfantée par son restreint milieu, sa petite histoire, son lamentable quartier et sa décourageante vie. Et cette évidence absolue s'impose sur tout. Nos intégristes médiocres, nos fondamentalistes indigents à la prétention niaise, de peu de finesse et de degrés, se révèlent, se déployent, et quand se déployent, trahissent la définitive évolution qui s'annonce à la civilisation bravée: la Bêtise imprudente, impudente sur un trône solennelle.

 

 

La Bêtise désormais assumée. La Bêtise désormais proclamée, qui donne toutes ses désinences familières dans le quotidien de notre banalité. C'est en classe précisément qu'elle est la plus fabuleuse, parce qu'effrayante. Ces jeunes la portent avec fierté, hauteur, morgue même, bien attachés à lui engager leur totale fidélité. Les heurter serait éminement criminel pour son propre compte. Leur Bêtise est reine, il se faut l'admettre; et reine (-maudite soit-elle !), elle se comprend comme l'exclusif objet honorable, l'unique raison d'être tenace à leur condition, l'absolu principe mouvant de leurs vies. C'est vers elle que tous les dévouements se consacrent;c'est pour elle que toutes les causes se plaident; et pire, c'est par elle que toutes les certitudes, les théories, les systèmes aberrants se gagent avant de s'extraire, de s'exprimer telles des pensées insignifiantes, ordinaires. Quand, dans la vérité, cet ordinaire dérobe à la vue leur intégrisme innocent.

 

 

Intégrisme sournois, trivial, passe-partout, inoffensif au premier abord, mais dans la réalité, méchant, mauvais, voire dangereux. Intégrisme redoutable qui a tous les traits bénins supposés ou établis de la norme qui veut et institue le jeune, une conscience vierge que l' expérience doit fertiliser, la pureté invoquée qu'il faut faire grandir, mûrir et se déployer à large étendue de science et d'esprit, tel l'oiseau blanc qui déferlerait ses ailes à l'heure de sa plénitude, quand assurément, cet intégrisme ne trouve nulle candeur, nulle gentille sincérité, ni en son sein, ni en son dehors, ni pour lui-même, ni pour les autres. Humanisme d'une humanité annulée tout à fait.

 

 

Ces jeunes ont sans respect la volonté de tout réinventer, tout réimaginer. Ils profèrent des flots de jugements illuminés en vertu de leur Manière qui en un mot n'est que manière de contestation fulminante, de dénégation pour tout ce qui fait l'Ordre d 'aujourd'hui. Leurs attitudes disputent nos causes, nos matières, nos sujets et nos droits. Leur provocation est sanglante, tellement hardie dans sa froideur, qu'elle tient de marbre celui qui se la voit destiner. Leur kyrielle de différends infondés, absurdes et gratuits explose au visage en rafale filée.

 

 

Rien ne les dissuade, nul argument, nulle raison. Leur envie est de battre la cause plus forte que tout. Rien n'arrête, ou plutôt ne diminue leur besoinde faire réaction. Ce qui les détermine, c'est la Défiance, hautaine qu'elle est. Oui, ceux-là se sentent menacés dans leur dignité qui ne se soumet guère, qui plutôt court après la prétention de se mesurer à l'adversaire, incarné par lemaître.Leur refus est posé en autorité à l'Autorité. Parce que l'Autorité, conformément à leurs humeurs promptes à tous les emportements, admet (non des faussetés, auquel cas nous saurions les entendre) des défauts d'utilité. Parce que l'Autorité est futile, dérisoire, débile, peu à peu mécanique dans l'absolu, ménagée à n'être que mécanique aveugle. A peu près cynique dans son état quand celle-ci éconduit sciemment leurs sollicitations muettes.

 

 

Par conséquent, l'Autorité est ce dont il faut se méfier dans une systématique sublime. Méfiance signifiant dans leurs conditions ce à quoi l'on ne peut se fier. La force obligatoire est contestable dans ses organes, ses valeurs, ses effets. Reprochable, soupçonnée d'une malhonnête hypocrisie qui croit en la justesse et la constance de ses preceptes lors d'un état du monde qui, lui, commanderait de tout reconsidérer. Opposés, ces jeunes ne le sont pas seulement de façon figurative: ils l'ont constatée, ils se la sont avouée la vie. Désormais, ils vivent leur désapprobation. Leur désobéissance est là: faits d 'indiscipline en voie de maturation.

 

 

Ils manoeuvrent de toutes les façons pour traduire leur lassitude de larves éteintes. Ils soupirent, s' avachissent sur leurs chaises, s'étalent littéralement sur leurs tables, ils déballent à haute voix leur ennui quand d'autres le taisent absolument, soucieusement. Ils débordent les fois d'une animation sotte, imbécile, maladroite, ou heureusement fine, quelquefois, trop rarement. Leur stricte spécialité est de prendre les leçons courantes à la lettre. Si possible, songer par accident à amuser le groupe en des prouesses de tournures tellement plates, à dire vrai ingénieuses pour eux. De sorte que, d 'après leur conception générale des choses, rien ne devrait être pris pour important ou grave. Tout ne serait que léger et amusant. Nul passé, nulle mémoire, nulle ligne, nulle règle, nulle méthode, nulle projet... qui vaillent.

 

 

Ce qui nous ramène donc aux points cruciaux de notre réflexion: envisageant tout avec légéreté et amusement, ces jeunes intégristes innocents font apparaître de manière éloquente l'ébauchage de procédés rappelent à la conscience ceux déjà connus en d'autres domaines, d'autres cieux, d'autres temps, procédés douteux de furieux tenant ensemble à maintenir rigoureusement les attitudes d'un système qui se refuse expréssement d'en être un. Obscurément et à l'insu de tous, leur non-système fait cas d'un exercice individuel d'existence de part et d'autres en classe, en société, pareil à rien, ne se recommandant de personne pour se désigner,ne reposant sur nul pincipe, n'avançant aucune finalité.

 

 

Ces jeunes ne prônent pas de doctrine, n'en jouissant et n'en sachant dicter l'usage d'une seule. Ils ne s'engagent pas plus à en prescrire le semblant d'une infime.Non, du tout. Ces jeunes sont la dispersion même. Ces jeunes travaillent à l'éparpillement. Leurs forces sont jetées dans la création d'un climat en suspension qui aurait pour objet: la dissipation. Le point vers lequel ils se dirigent n'est jamais posé. Leurs actions à peu près intuitives, instinctives, ne font que s'hasarder. Ils ne cherchent guère à atteindre la création d'une quelque chose, quelque conséquence. Ils ne leur en coûtent jamais rien qu'eux-mêmes, puisque agissant par eux-mêmes que pour eux-mêmes. Leur visée c'est de ne pas en avoir, quand même ils tâchent de la meilleure des façons de ne s'employer qu'à bonnement exister.

 

 

Car c'est la seule résolution pour laquelle ils se déterminent à agir librement, le seul dessein: « exister !». Mais, pas n'importe comment, pas à n'importe quel prix. Ces jeunes n'ont virtuellement comme proposition de fait qu'une seule formule récapitulaive, tirée de notre propre déduction: exister pour soi. Nulle ligne, nulle attache qui ne joigne un membre à un corps. Nulle inclinaison altruiste. Nulle volonté de poser quelque idée, identité, doctrine fixes. Ils sont ce qui n'est pas, électrons libres pour autant que la liberté ne signifie rien.

 

 

Ils se refusent à la détermination d'un sens; ils se dérobent quand on croit les avoir saisis. Ils ne sont ni le fortuit, ni le prévu. Néant! Rigoureusement eux-mêmes; ils végètent dans l'accomplissment de fonctions primaires, languissants, réduits, réducteurs, insipides.

 

 

Ils ne conviennent pas de contempler les Beautés de l'existence; ils dédaignent de prendre le temps d'apprendre à être, de forger patiemment leurs sentiments, leurs jugements, leurs goûts, leurs sensations. Réellement, ils sont la Civilisation qui s'annule. Précocement désenchantés, tristement blasés à l'idée de ne rien avoir à découvrir d'étonnant. Ces élèves sont en de nombreux cas déçus, éteints. Seuls, absolument seuls, comme pour plonger dans un effacement total qui ne leur appellera aucun souci.

 

 

Puis, quand vient le temps de les voir se manifester, ces jeunes s'engouffrent dans la Bêtise affligeante. Ils ont alors l'air de se dédoubler, de se faire dépasser par quelque chose de plus fort qu'eux, en eux, quelque chose d'incontrôlable qui les prend au vif et ne les relâche. Quelque chose qui commanderait à leur volonté, contre leur volonté, un schéma de pensée obligé, obligatoire, sans ornements, dérivant du climat probable de personnes et d'opinion, de voix alentours, et qui est le-leur à l'instant où ils parlent.

 

 

De fait, ils deviennent de façon caractérisée, insaisissables, trempés dans l'incompréhension parfaitement assumée, dans le refus systémetatique d'être compris donc registrés. Ils ne sont plus personne parce que tout le monde à la fois, selon ce que le climat désire, attend, leur enjoint. En d'autres termes, quelles conduites de pensées, de comportement leur inculquer, quand toute manière et voie sont tenues en garde, défiées et illégitimées ?

 

 

 

 

 

Auteur : LAIB AZEDINE. Copyright.



26/03/2012
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