Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

Du statut professoral # éducaction positive.

 

Peines d une profession; profession en peine. La profession a mal. Le professeur est le mal, la mauvaiseté, l'ignoble ombre dont le souvenir n'a fait que laisser la froidure de son passage incipide, ennuyeux et insignifiant. Le professeur est une étiquette détestée et détestable, dont il faut s'accoutrer si le hasard délicieux de la vie a osé appeler vers elle comme épingle à l'existence. Pauvre statut désormais, sur lequel tant et tant urinent quand le principe le plus élémentaire attendrait qu'on l'aime, qu'on l'admire, tout au moins qu'on le respecte. La réalité est tout autre, la réalité chaque jour lui ajoute un crachat, une honte, un coup de dégoût en plus. Le professeur est le mal que des esprits dorénavant qui n'en sont plus, flagellent à longueur de haine et de désespérance en la vie.

 

 

Et cela s'entonne d'abord par une formidable entreprise de désadmiration.Le professeur ne se contemple plus. Il est adossé à sa fadeur quotidienne; son rôle délavé; sa fonction lourde, étouffante, à l'intérêt voisin de l 'insignifiance. Le maître ne s'absorbe plus telle une sève essentielle et nourricière. Plus de ce pouvoir apte à occuper l'âme intime de tout un chacun tout entier. Il n'est plus le milieu, le regard, l' impression, qui dévorent en soi ce qui est censé s'effondrer devant toute son influence. Plus que bruissement, fond de salle, bourdonnement atrophié face à la dilatation du vénérable mépris et du dédain sidérant de nos jeunes.

 

 

A quoi s' enchaîne le saccage d'une impiété roturière, de bas réflexe de société, qui a perdu le feu sacré de cette foi profane en la République. Le professeur s'est fait déposséder de sa prééminence d'adulte, de savant et d 'habitant de la Règle qui trace les esquisses des futurs engageants. Pauvre de lui ! Il ne recèle plus désormais la digne Valeur Absolue de l'Etre séparé, excepté, Exception, qui pénétre en soi l'enseigné pour jamais. Son ascendant n'éblouit plus. Ses charmes sont des phares d'illusions débiles. Quant à son prestige de statut fabuleux, premier notable en certains temps et lieux, il n'est qu'à se fier aux « risades » bien trempées de nos chers disciples ne voyant rien à s'affoler sur plus flagrante évidence de martyr.

 

 

Partant de là, ils certifient consciemment leur pleine et entière indifférence. Le maître soulève en eux une insensibilité totale. Il peut ressembler à cela d'un corps seul, faible, honteux et pauvre à crever, et déambuler les veines noires des existences sans que la moindre considération lui soit retournée. Tant et si vrai qu'elle lui était en des temps anciens dûe, elle lui est aujourd'hui interdite ainsi qu'un apanage trop coûteux pour des esprits devenus sales de marché.

 

 

A présent, tout se conçoit à l'oeil de la cherté en la vie. Les bienséances de sources, les politesses de principes, les usages inspirés du savoir-vivre le plus criant, tout cela n'est plus en vertu du désintéressement généralisé porté sur une profession résolument tenue pour nulle.

 

 

Eu égard à cela, l' autre aspect des plus dramatiques, vivement poignant et scandaleux de l'état de professeur concerne le processus d 'infantilisation ceinturant ridiculement la sublime fonction à divers degrés. De façon consternante, l'homme-enseignant, l'adulte érudit, imposant, est dorénavant envisagé sous le rapport vengeur d'une société envieuse de ses attributs de hauteur, de distinction et de valeur morale. Le professeur fait état ainsi de responsable que l'on déresponsabilise, d'autorité que l'on discrédite, que l'on infériorise, que l'on soumet à la gêne, à la honte, à l'incommodité, à la misère basse et nécessiteuse. Il se borne faute de s'éployer et de faire régner sa Règle vertueuse. Il se borne et présente les traits familiers d'un prolétaire de la Connaissance, lui le façonnier sage et généreux de l'Acquis pour tous.

Le professeur est lâché au pouvoir de sa solitude. Définitivement, il est livré à lui-même, à ses restants d'arbitrages, à ses illusoires responsabilités en même temps qu'à ses fautes coupables et solitairement culpabilisantes. Sa hiérarchie le sachant le fauche brutalement, honteusement, souvent. Celle-ci se joue d'une attention sur lui tout à fait perverse, entachée de ce goût pour la découverte du manquement manifeste. Que de satisfaction alors à prendre déloyalement en défaut ce malheureux fonctionnaire matriculé que l'on contrôle à grâce et à merci. Car ce sont à de ces passes-temps félons que l'on s'adonne à misérable échelle – pression démoniaque – au lieu d'assiéger matériellement les forteresses de régression sociale rongeant notre époque.

 

 

Attendu que c'est bien cela qu'il s'agit de saisir: le professeur décadent n'est que la figuration muette d'une réalité autrement plus fâcheuse, à savoir l'aboulie, l'abattement d'une société entièrement enivrée de petitesse. Le tranchant de ce rabotage national censé abolir les inégalités socio-culturelles n'ont été que l'occasion d'enlever le relief des aptitudes vives et brillantes de la Nation.

 

 

 

 

 

 

 

Auteur : LAIB AZEDINE. Copyright.

 

 

 

 

 



26/03/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour