De la méthode inductive # educaction positive.
Le cas particulier devant amener la généralisation, la théorisation, l'intellectualisation de savoirs produits en conséquence. La méthode inductive est le principe d'enseignement qui fait loi en lycée professionnel à l'heure actuelle. Elle est la sorte de convention pédagogique, la prescription légale qui s'impose à tous pour la conduite d'un art aussi ancestral qu'admirable et grand. C'est le halo lumineux, l'auréole entourant la bienséante Maison "Education Nationale". Le lycéen constructeur, puis bâtisseur, puis fondeur de son savoir, donc de son être conscient et engagé, maître par degrés de ses jugements de valeurs, de ses actes et de ses convictions. La supercherie acceptée, la fraude mauvaisement calculée et tellement admise.
C'est que certains pédagogues, théoriciens, inspecteurs, professeurs n'ont plus touché du tout ne serait-ce qu'à l'impression première de ce qu'est et représente un élève d'aujourd'hui. La formule a de quoi séduire, il faut dire. C'est que l'apparence est dépourvue de sa réalité. L'élève a depuis très longtemps renoncé à considérer de valeur cette idée lui donnant à se fier sérieusement au procédé qui énonce l'ouvrage sans les matériaux, la bâtisse sans l'assemblage, la création tirée du néant. Il n'est plus si sot qu'on voudrait le faire croire. Simplement, il est sans-gène, et signifie avec sa liberté, sa familiarité s'il en est, son inconvenance, qu'il n'approuve plus sans s'interdire la "dindonnade" manifeste. C'en est trop ! C'en est assez !
Les cours se passent à moisir dans une ambiance débilitante à deux protagonistes: d'une part, un professeur, qui fixe ses objectifs fumeux, donne ses consignes dénuées d'intérêt, pire, de sens, conférant les sacrements sacrés de ses documents (soignés, s'il vous plaît, soignés!!), de ses exercices abrutis, de ses situations abstraites et perspicaces pour aveugles ou manchots; et d'autre part, un élève qui recueille les épreuves, (soignées, vous dis-je !), les observe, plein de vacuité et temporise à double dessein: le premier, demeurer passif pour dénoncer la pauvreté, la débilité intellectuelle des consignes; le second, demeurer inerte afin d'invoquer subtilement sa propre incapacité intellectuelle, commandant par cette machination habile que l'on réalise l'exercice à sa place. Somme toute, le fétichisme inductif est une réelle toxicose putrescible sur voie publique.
Et le temps est venu de proposer les nouveaux termes d'une leçon prometteuse. Une leçon qui comprenne dans son modeste compte désormais les objets vertueux de la promesse qu'elle se fait ou qu'elle entend, par sa raison même d'être, strictement dans sa matérialité généreuse, tenir à et devant nos jeunes. Une leçon d'une excellente simplicité. Une leçon d'une suprême composition. Une leçon qui ne se donnera plus en simulacre trompeur, de celles-ci qui prennent soin artificiellement de veiller à l'économie des cervelles, ou de séquestrer les vitalités rebiffantes ou les superflus parasites et mécontents. Une leçon qui ne se dégénérera plus en offrant place, comme l'on en connaît, aux passivités prospères ou insolentes. Non.
Cette leçon sera heureusement forte. Cette leçon sera brave, décidée, audacieuse. Elle s'honorera d'endosser la plénitude de son état solide d'abstraction qui commandera et s'imposera pour ce qu'elle est, un point c'est tout. Elle sera matière arrogante, suffisante de son honneur. Elle ne se transformera plus contre les légéretés fantaisistes. Elle ne s'excusera plus, contre les caprices incapables, de ses formules, de ses règles, de ses sciences contre les accès d'envie illogiques et dévoyants. Son autorité la coexistera, et elle prétendra de façon indiscutable à ses finalités les plus impartiales et les plus hautes pour quelconque élève.
Dès l'instant qu'elle sera telle que nous la concevons, l'instruction descendante reprendra la valeur de tout son cours.
Auteur : LAIB AZEDINE.Copyright. 2010.