Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

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Propos sur la liberté pédagogique # éducaction positive.

Il est inutile de faire du bruit inutilement, s'agissant d'une question qui, sans cesse, a vigoureusement fait parler les plus pessimistes des pédagogues - toutes matières confondues- au sujet de la liberté à donner ou pas à l'enseignement, ou plus précisément à l'art d'enseigner. En amont de tout ce qui définit cette activité quelque peu singulière, les Programmes et la question brûlante de leur application.

 

 

Quels outils utiliser? Quelles méthodes privilégier? Quelle notion? A quel moment l'introduire? Que de problèmes posés pour appuyer cette idée de la difficulté qu'il y a dans le quotidien de notre profession à mettre en oeuvre un Programme. Le sacro-saint Programme. Celui qui a toujours fait figure de cadre, de repère, d 'aide réflechie qui permettait à son artisan-professeur de se trouver logiquement une aisance professionnelle. Le Programme c'est l'assurance d'une stabilité, d'une identité professionnelle pour soi.

 

 

A tout le moins, les Programmes ont toujours existé et continueront encore à être aux côtés des passeurs de savoirs en tant que ligne matérielle fondant un sens. Car à l'évidence, on ne transige pas avec la norme officielle, les objectifs nationaux d'un pays, d'une nation. L' intérêt général sollicite de façon permanente l'attention, pour ne pas dire la tension de ceux qui sont présumés les serviteurs exclusifs et infaillibles de celui-ci. Il n 'est pas à douter que cette grande idée de service ou d'obligation nationale soit une source noble, une élaboration absolument légitime et juste pour asseoir la force de cohésion qui conforte et apaise la communauté souveraine d'un pays.

 

Mais, pour autant, il semble que ces assertions ne soient que la réalité de l'abstraction politique même. C'est l'activité politique qui se préoccupant des faits humains touchant au vivre ensemble a imposé les conditions de marche d'un plan établi sur la base du modèle nécessaire, donc légitime, donc ordinairement admis par tous. Alors que, de fait, au plus vrai de ce qui doit être de la PEDAGOGIE concrète et palpable au coeur des classes des quatre coins de la France, le Programme ne correspond qu'au résultat de l'aspiration politique qui l'a porté sans ne constituer jamais l'élément d'usage quotidien servant à l'accomplissement précieux et salutaire de tout à chacun. Sur ces considérations, le fond du problème se situe bien à ce niveau.

 

 

Dans ce cas, la Pédagogie n'est pas de la rature. La Pédagogie n'est pas un apparat d'appareils, un fact d 'évidences naturel et notoirement à la portée de quiconque. La Pédagogie moderne doit se concevoir comme une Ethique désormais. Elle doit prendre la forme grandiose d' un art se disposant à user de la multitude des possibles que lui trouve l'imagination humaine au répondre des nécessités que chaque élève allègue depuis sa place d'apprenant. Il n'est plus matière à s'embarrasser pour ce qui est à enseigner; il est matière à penser exclusivement la forme particulière de l'Action qui mènera, en quelque espèce que ce soit, un élève unique à s 'approprier le savoir suffisant au stade de progression qu'il se sera fait le sien.

 

 

Car, en aucune sorte, il n'existe de poussée de connaissances qui érige l'avantage de tout un chacun moyennant la Cadence certaine pour tous. Le rythme d'apprendre se déroule telle une bobine de fil en une suite d'actions de diverses intensités, que cela tienne au contenu transmis qu'au produit des activités espéré à la fin d'une leçon. La Pédagogie qui se veut dignement profitable en société du nouveau millénaire doit refonder ses bases, remanier ses indications et ses lignes, bouleverser ses routinières règles réduisant en menus morceaux de désespérance des générations entières de jeunes fermés dans le mutisme qui se dégoûte de tout un système. La Pédagogie de l'avenir se modèlera sur les temporalités patientes et multiples appelées par le métier d'apprendre.

 

Au coeur des jours, au coeur du quotidien simple et commun, les insuffisances fonctionnelles des Programmes scolaires ainsi que leur inadéquation se constatent incontestablement par l'examen le plus aisé. De jeunes gens se résolvent, dès les mois de septembre à gagner les chemins de l'Ecole, plein d'estime, plein de besoins, plein de rêves et d'envies, quand de façon consternante, les mois d'octobre à peine (en peine, aussi) finissant, toutes leurs bonnes audaces se sont dès lors envolées. L'absentéisme devient sensiblement l'expression de cette détresse, de ce dégoût qui court les jours et que l'on disséque en laissant croire que ces jeunes ne seraient que « juste » démotivés.

 

 

En outre, plus grave encore, les romans de comptes-rendus sur la question qui pleuvent et qui semblent libérer de certaines craintes moribondes nos dirigeants en soubassement, ne corrigent guère un mal croissant, qui, si celui-ci ne s'apprécie pas à sa juste proportion de phénomène, pourrait leur revenir en pleine face le moment venu. Ce mal est un mal de grande échelle. Sournois, malveillant, qui rompt avec toutes les formes de périls sociétaux que l'on a pu connaître par le passé. Ce mal est celui qui procède de l'inadéquation des Programmes dans le film quotidien des jeunesses de France. Nos jeunes désertent de plus en plus nombreux nos généreux et opportuns bancs d'école.

 

 

Nos jeunes, et cela est fâcheux, se désensibilisent à tout, ils défient, ils dévient du coeur même de ce qui fonde notre République. Ils apprennent discrètement à la haïr, à la réprouver, à la désassembler dans ses idéaux et ses lois, ils l'accusent avant de lui dire toute leur détestation. Parce qu'elle s'est levée et clamée hautement comme une Mère bienfaitrice à leurs yeux, garante des chances jusque pour le moindre d'entre eux, celle-là même, au bas de la réalité familière, se révèle dans sa nature des jours une manouvrière aveugle à l'applique mécanique de ses prescriptions sourdes.

 

 

De sorte que, tel que nous le concevons, la question des Programmes est loin d 'être insignifiante en elle-même. En revanche, sous son aspect d'élément organique inhérent à notre système éducatif actuel, se dérobent les pièces d'un dispositif tout à fait désuet et inconciliable avec certes les espoirs d'une époque, mais pire, avec le principe le plus notoire de ce qui définit la plus honnête des Pédagogies.

 

 

C'est ainsi que nous exprimons le voeu de soumettre le projet d'une Pédagogie nouvelle, portant sur le postulat d'une Méthode d'Enseignement Libéré. Précisément, nous tenons pour le premier des impératifs, la fin non pas des Programmes pour elle-même, mais la fin de la Règle obligatoire qui leur est substantielle. La problématique ne veut guère reconsidérer la réalité de cette suite élaborée qui commande « x » dessein d'éducation pour « x » niveau d'études. Loin s'en faut. Le mouvement de marche progressive qui souhaite répondre au développement optimal de l'individu n'a rien en soi de malsain ou de défavorable pour un jeune à l'heure qu'il est.

 

 

A l'opposé, l'état des choses qui assujétit l'enseignant par l'obligation morale, la pression insistante, pour ainsi dire harcelante qu'elle lui fait supporter, souffrir péniblement dans le déroulé des scolarités est, selon nous, tout à fait coupable au regard de la plus naturelle des Pédagogies. Enseigner doit consister en l'activité hautement confortable, patiente et mesurée de transmission des connaissances. Enseigner ne se proportionne pas. Enseigner ne se règle pas au moyen de référents convenus et confectionnés par avance. On ne sert pas de la soupe d'éducation. Enseigner, ce doit être de l'imagination-production improvisées, d'emblée, subites, sur-le-champ d'humain à humains. L'activité est celle du lien, et de toutes les interactions inattendues que celle-ci va engendrer depuis lui, à X moment, pour X public, en X lieu et pour X tempéraments.

 

 

 

 

 

 

Auteur : LAIB AZEDINE. Copyright.



26/03/2012
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