Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

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Projet "Vivre à l'école "- Lycée Hélène Boucher, Tremblay-en-France, 2004.

Recherches 1, 2004.

 

 

 

"Vivre à l'école, ou prélude à une pédagogie de la volonté."

 

 

 

En arrivant, en ce mois de septembre 2004, au lycée professionnel Hélène Boucher de Tremblay-en-France, dans le département de la Seine-Saint-Denis, l'idée  naturelle d'un projet global et cohérent a émergé dans notre esprit, qui se voulait être à la fois une tentative ambitieuse de rendre possible la perspective d'un enseignement utile et ludique sur le plan didactique, au service premier des élèves, mais aussi une occasion de permettre une expérimentation nouvelle sur le plan pédagogique dans notre situation de jeune professeur débutant, voulant river l'idéal pratique à la positivité esthétique d'un désir ardent ancrée, pour la première fois, dans une réalité matérielle concrète.


"VIVRE A L'ECOLE " a été le nom que l'on attribua à ce projet. Comme son libellé l'indique, une grande dimension a voulu être consacrée, une unique fois, ou disons exceptée, au fait de
vivre, à l'expérience fabuleuse et si propre, parce que si personnelle à chacun, de vivre. Car, nous le croyons bien, ainsi que nous l'avons tellement cru, apprendre, c'est de la vie, avant et pour toute chose, et même finalement, puis en définitive, à la fin des fins. C'est de la vie comme l'on dirait c'est de l'existence charnelle, chargée des sens et des instincts, avec quoi il se faudra composer, disposer, séduire et élever. Toutefois, la difficulté résidait précisément là : comment pouvait-on, aussi idéaliste que nous fûmes passionnément, rendre lisible, compréhensible pour le commun des mortels, cette réalité, cette intuition si complexe et abstraite, et de surcroît, celles-ci, les rapporter au milieu de l'enseignement et à la problématique scolaire ? Comment - et c'était là l'enjeu - embrasser soi-même et pour les autres cette apparente ostentation d'insolence si précoce qui s'est tentée de faire approuver une conception si originale des choses, surtout concernant l'expérimentation des possibles en matière d'apprentissage et de formation des jeunes ?

 

Effectivement, ce que nous envisagions derrière ce terme si audacieux et si baroque en vérité, c'était de mettre en avant une certaine posture, ou mieux encore, une forme nouvelle de visualisation du lycée en particulier, et de l'école de manière plus générale, qui tournerait autour du ressenti de confiance en soi. Le ressenti de confiance en soi...Nous pouvons sans réserve le dire: nous croyons fermement désormais à l'éloquence de la formule, autant qu' à la teneur du sens dont elle sait regorger, pour traduire le fondement fort de toute notre conception pédagogique présente. De fait, professeurs ! nous avons la radicale tâche de subvenir à la confiance des jeunes; de fait, professeurs ! nous avons la mission appliquée et très patiente de leur constituer l'espérance dans la réussite, de leur conduire l'assurance la plus authentique dans les voies des possibles. En ce point réside toute la contrition de notre art; là est toute la domination vive de notre action.

 

"Vivre à l'école" s'est proposé, à cette époque, en modèle d'intention, pensée cette même intention dans le sens d'une continuité de l'existence au sein des parements multiples de notre établissement d'abord laid, éteint et dépareillé. L'objet modeste de l'ensemble s'est contenu dans une suite imaginée d'occupations correspondant à des activités plurielles, employées aux divers fins de relever les volontés, de réparer les consciences, de convertir les habitudes et les corps, en un mot de rétablir les nœuds de celles et ceux, qui s'étaient jusque-là rompus au système éducatif ou pour le dire autrement, à l'institution sachante. Le "Vivre à l'école" couvrant à cet endroit tout son sens, nous semblions le comprendre avec clarté: nulle leçon n' était plus possible, c'est à dire plus apte à des effets, dans notre esprit qui n'eût commandé d'abord de réparer la volonté de faire de l'élève. La volonté de l'élève, nous le saisissions enfin, était le bien le plus sacré, le plus précieux dont nous avions à prendre soin et à user. La volonté à l'école donnait fortune: il était notre ministère de la faire croître, de l'étendre et de la laisser prospérer. 

 

 

Nous nous mîmes dès lors en situation de croire et de concevoir l 'éclosion d une pédagogie nouvelle. Nous nous permîmes même jusqu'à l'audace d' envisager nouvellement le futur et les choses, dans le soin premier, essentiel à cette époque de maintenir une notion, un postulat unique: la science acharnée de la volonté, une pédagogie, quand nous osions l'admettre enfin, de la volonté. Toutes nos théories, toute notre culture, tous nos préceptes de didactiques et de pratiques engageantes affleureraient autour de la noble et très saine volonté précieuse et prépondérante de l'apprenant. Nous tenions le joyau; il nous restait à parfaire l'ouvrage entier avec soin et philosophie. Avec poésie, s'il en était...

 

 



23/02/2013
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