Pour une Educaction populaire Positive-----LAIB Azedine

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Lycée de Rêve, # éducaction positive.

 

Cette extravagante création ne se nommerait plus lycée alors. Cette création se référerait admirablement à la jeunesse du temps : nous la baptiserions du nom d'  « Atelier », oui, c'est cela, nous la qualifierions ainsi, sorte de fabrique extraordinaire, prodigieuse, telle une métaphore initiée, régentée et continuée à la faveur totale des jeunes. L'Atelier, ou la constellation géniale des talents pluriels et épars. L'Ecole de la vie, la vraie, celle des jours conviviaux et joyeux, celle des jours où l'on existe, où l'on se sent être au milieu d'une chaleur qui nous veut. Les matins plein d'appétit, généreusement entraînants, mobilisateurs d'envie et de besoins. Les clairs de jours envisageables pour soi, car soi serait l'être qui est sérieusement. Car soi serait l'être qui importe et impose. Plus un seul ignoré. Plus un lâche négligé. Plus un échec dévié. Plus une face désertée. L'Atelier, ou la sensation retrouvée.

 

 

Nous serions loin de cette réalité naufragée. De cette froide saison, de ce climat crapuleux d'ennui et de tristesse. Nos jeunes au milieu d'un paysage fatigué, où tous feux sont définitivement éteints, où les voix sont étranglées de violences froides et humiliées, où les esprits sont tenus à la morphine hypocrite, où les genres tyrannisés, les façons matées sont soumis à la civilité commode.

 

 

L'air du temps est déprimant. Les Lycées de France dépossèdent de la Vie. Ils ne l'augmentent pas. Ils la dégoûtent. Et les ivresses sont tristes. Et les matinées ne jubilent plus. Et les après-midis déroulent « baîllamment », mécaniquement, « emmerdeusement » les heures. Nos jeunes donnant sourdement de leurs voix à qui veut les entendre et les percuter. Mais non, sans fin, sans issue, sans effet de résultat.C'est ainsi que les vigueurs fortes s'annulent. Les Révolutions nécessaires des Lycées s'empêchent l'avant, de se démolir et de s'inventer. Aux aurores, ces colonnes d'élèves sont belles d'enfilades disposées et sages, fatales et sombres, broyées intérieurement d'une rage de foule qui en vérité peste en silence contre cet état de fait qui ne veut pas donner. Et ils vont et viennent dans l'aveuglement de ce qu'on leur admet, de ce qu'on leur commande d'indispensable et de redevable, de ce qu'on leur règle du bon goût de la Société.

 

 

Une génération de plus faite à la volonté de Règlements aussi périmés que tuants, à la tyrannie de Rites absurdes, décousus de formes et de fonds, de codes de conduite et d'esprit blasés qui attendraient professionnellement, jaloux qu'ils sont, d'en blaser d'autres pour assouvissement personnel. L'intérêt devenant de recommencer jeunes après jeunes l'appareillement rassurant d'un mythe poussiéreux qui a institué « la » réussite scolaire celle motivée par la loi morale de l'individu farci d'objets, de concepts et de silences concentrés, ennuyés. Comme cela, nous tenons les jeux de ce mécanisme fou, et pourtant si favorisé, qui veut nous voir appuyer le regard et la réponse impuissante à tous ceux d'entre ces jeunes gens implorant avec décence à leurs échecs scolaires et solitaires.

 

 

Et nous sommes ceux-là, les bras morts, qui simulons le vital. Nous sommes ceux-là, les cerveaux faux, qui déguisons nos opinions courantes et qui professons plein de vigueur, plein de schizophrénie haute, les théories salutaires du « Siècle ». Il faut nous voir à l' œuvre. Eloquents, pénétrés érecteurs d'enfants. Le Néant à la main. La honte aux yeux. La fierté fourbe de servir « fonctionnairement ». Ah, l'extase ! Le spectacle indécrottable que l'on s'offre de génération en génération, sans personne qui n'y puisse jamais rien. Les classes semblables à des salons funéraires où les minutes ne sont que les suites d'un implacable recueillement, où tout y inspire une inlassable absence froide et impatiente, où tout ressemble à du désenchantement dégoûté remonté du sol artificiel, qui fait envie,chaque seconde , de s'excuser fulminement.

 

 

Il est temps de muer la vie, sans façon, sans broncher devant le cadet des obstacles. La marche doit s'ouvrir obligatoire, irrésistible, au-delà du simple mouvement progressif qui accuse le pas réglé et la cadence fixe. Il est temps concret de l'  « Ecole ». Il est temps de l'Atelier. Il va désormais s'agir de braver, de dominer l'humeur et l'habitude séculaires, de mener à bout, vent devant, la Conversion intégrale d'une Armature nouvelle, légère, intuitive et belle. Il va être question, en l'intermittence de ces efforts espérants, de se détourner du droit chemin de ce que l'on a connu et de ce que l'on connaît tant. L'on importunera les vieux esclaves grognons, les lâches clients des places usées, les Pères ordinaires de notre constance folle, nos familiers phénix de la plainte et du chant. L'on en décevra encore de partisans de la foi professionnelle, de nos syndicats constitués et automatiques.

 

 

Cependant, l'on vexera quand même. La réponse sera franche et brave. La réponse sera continue, opiniâtre, dans la brillante résolution de servir le plus généreusement du monde notre seule Jeunesse, belle et capitale.

 

 

 

 

Auteur : LAIB AZEDINE. Copyright.



05/04/2012
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